Les techniques des ninjas ② : l'art de la conversation
On faisait appel aux femmes ninjas (kunoichi) pour infiltrer les lieux difficiles à atteindre, comme les châteaux en territoire ennemi, par exemple. Elles se faisaient engager comme servantes vivant à demeure au château, et – feignant de faire le ménage – elles récoltaient des informations en volant des documents ou en écoutant aux portes. Il leur arrivait aussi d'apporter de l'extérieur leurs affaires personnelles, permettant ainsi à un frère d'armes ninja caché à l'intérieur de pénétrer dans l'enceinte du château. Les femmes ninjas pouvaient également user de leurs charmes pour se rapprocher d'une cible et lui soutirer des renseignements. L'arme typique de la kunoichi était une épingle à cheveux, qui pouvait être portée facilement et sans éveiller de soupçons. Certaines disposaient d'un compartiment secret pouvant abriter du papier et un pinceau. Dans les faits, il était rare que les femmes portent l'habit du ninja et se livrent à des actes de violence conséquents. Dans l'ombre, elles jouaient cependant un rôle de soutien important pour les ninjas masculin. Takeda Shingen, que l'on considère comme le plus puissant des seigneurs de l'époque Sengoku, avait à son service un célèbre groupe de kunoichi. On raconte que pour les besoins de la guerre il aurait recueilli les plus belles filles parmi les enfants abandonnés et les orphelins, et leur aurait fait suivre l'entraînement des ninjas. Leur formation achevée, il en aurait déployé plusieurs centaines à travers le pays. Elles réalisaient pour lui des missions d'espionnage, déguisées en prêtresses shintoïstes.